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Au chat qui pète
1 août 2007

Loco

Hier fin d'après midi. Je passe la passerelle pour rentrer chez moi. Je traverse, je tourne à gauche. Je m'arrête. J'hésite. Demi-tour. Terrasse. Bière. La table voisine est bruyante. Plutôt mignonnes, mais bruyantes. Rien n'est parfait. J'ai du mal à me concentrer sur mon livre.

J'ai toujours trois livres en cours en même temps. Des fois je les mélange surtout quand ce sont des policiers. Encore plus quand c'est le même auteur et le même héros. Essayez de lire trois Vargas en même temps, vous m'en direz des nouvelles. Pas ce soucis aujourd'hui. L'un traite d'un chat japonais dans un jardin japonais, l'autre d'un afghan qui joue au cerf-volant, le troisième de comment on peut se faire du bien avec les doigts (non, ce n'est pas sexuel, c'est chinois). Et cette fois ci je fais fort car j'ai aussi en cours un délire sur un routard américain qui se fait kidnapper par une communauté ravagée au fin fond du bush australien.

Lectures résolument à l'Est. Ca tombe bien, je suis sérieusement à l'Ouest depuis quelques temps.

J'en étais donc aux tribulations de Chibi, le chat japonais, que j'avais de plus en plus de mal à décoder. Cécité précoce ? Il faut partir monsieur, on ferme ! Je reviens à eux. La terrasse est sombre, la patronne pas avenante, la rue vide, j'ai un peu froid. En réalité je grelote avec ma petite chemisette d'été en plein mois de juillet. Je bafouille un ah oui, d'accord, je me lève et enfile la rue vers chez moi. Bon, une envie pressante. Je vais pas retourner voir la Madelon, elle risque de me faire une crise. Je suis à dix minutes de chez moi. Ca tient ?

Allez ça tient.

Non, ça tient plus. La bière c'est terrible vous savez... Un bistrot, vite. Le pub, il est là, à 50 mètres. En plus ça me permettra de revoir la petite serveuse rousse.

Je tourne le coin. Fermé. Vacances, même chez les irlandais. Il me reste la Saône, un coin de mur, ou une portière de voiture. J'opte pour le coin de mur, tant pis, c'est ça ou mes chaussettes. T'as envie de pisser petit ? Je sursaute. Un clodo est affalé sur un seuil de porte. T'as qu'à aller là derrière, dans la cour, ya des chiottes, c'est là que j'vais moi. Pisse pas sur le mur, après ça pue. Je l'enjambe en grommelant un merci. Il sent le fennec, c'est un cauchemar, mais c'est toujours plus supportable que la vespasienne de la cour.

J'enjambe de nouveau l'humanoïde et ses effluves et reprend le coeur plus léger la route de chez moi. Je ne sais pas quelle heure il est. Il fait nuit noire, les rues sont vides. Je monte mon étage. On m'a piqué mon paillasson. Il y a vraiment des abrutis, je vous jure...

La clé n'entre pas dans la serrure.

C'est plus mon nom sur la porte.

Oh ! C'est quoi ce cirque ? Je suis où là ?

J'allais cogner à la porte. Exiger des explications. J'ai retenu mon geste.

J'ai repris l'escalier, remonté la rue. Il est toujours là, il pue toujours autant, il me regarde narquois. Encore envie de pisser ?

J'ai passé la nuit avec lui. On a parlé d'avant, quand il était boxeur. Il a trente ans, il est détruit. Et il pue. Mais il est sympa. Il m'a filé de son pinard.

Ce matin j'ai essayé ma carte bancaire, avalée. Je m'en doutais un peu.

Je commence à ne plus exister. C'est un peu effrayant...

Il m'a dit d'attendre quelques jours, que ça allait passer vite...

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Commentaires
L
Surprenant... il est ! J'en suis au remontage du combi, sa première journée hors du lit ;))<br /> <br /> (je suis passé à la pharmacie, j'étais en rupture)<br /> <br /> T'EN FOUTRAIS DES PILULES BLEUES MOI !
M
Il est sympa le Douglas Kennedy hein ? Je l'avais adoré celui-là.<br /> Bon et sinon, tu vas me faire le plaisir de prendre tes petites pilules bleues. Viiiiiiiiiiiiiiiite.
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